Du chêne de liège au bouchon

Les bouchons en liège naturel proviennent de l'écorce du chêne liège, un arbre que l'on rencontre sur le pourtour méditerranéen ainsi qu'au Portugal 1er producteur mondial. Indispensable et irremplaçable pour la bonne coservation du vin.



Des arbres vieux de 200 ans

Il faut du temps avant que l'écorce du chêne-liège soit utilisable. Le premier écorçage a lieu après 25 à 30 ans. Et puis seulement tous les 9 ans. Mais la qualité du matériau issu des 2 premières récoltes est encore impropre à la fabrication de bouchons et employé pour d'autres usages (panneaux d'isolation, etc.). Il faut donc attendre plus de 40 ans pour obtenir du liège de qualité. La forêt est gérée de manière durable, un arbre peut vivre jusqu'à 200 ans, le producteur cultive des plants de chênes-liège qu'il replante ensuite. Seuls des professionnels expérimentés procèdent à l'écorçage des chênes-liège, car il faut beaucoup de dextérité pour ne pas maltraiter l'arbre.
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Produit naturel, recyclable, biodégradable, résistant au feu et étonnant puits de CO2

Le chêne-liège, dont 70% de l'écorce finit en bouchons appréciés depuis la Grèce antique, reste peu exploité en France malgré toutes ses qualités. Ceux qui disent que le bouchon en liège est un matériau ringard et qu'il faut passer à quelque chose de plus moderne, ils doivent d(abord savoir que le chêne-liège absorbe 30% de CO2 de plus qu’un autre arbre. Au 4e siècle avant JC déjà, le philosophe grec Théophraste s'émerveillait de la faculté de cet arbre à renouveler son écorce quand elle lui est retirée. Et c'est justement cette particularité qui permet au chêne-liège d'absorber jusqu'à 30% de plus de CO2 qu'un autre arbre. Dans le cas du Portugal, premier producteur mondial de liège avec plus de 52% des 299.500 tonnes produites par an, le carbone capté représente près de 5% des émissions de CO2 du pays.
Et l'usine de production de cette matière spéciale, c'est la forêt. Son bilan carbone est neutre car il n'est besoin d'aucune énergie polluante pour fabriquer du liège, l'arbre s'en charge et offre tous les neufs ans une nouvelle écorce utilisable. La France, qui ne produit que 1,2% du liège mondial, surtout sur des petites propriétés privées, a subi de plein fouet l'arrivée de la concurrence portugaise, espagnole et du Maghreb à la main d'oeuvre bien meilleur marché, entraînant une chute des cours de cette matière première écologique. La production mondiale s'est élevée à plus de 17 milliards de bouchons, générant un chiffre d'affaires de 1,7 milliard d'euros en 2008, selon les derniers chiffres disponibles. Un bouchon coûte entre 0,02 et 2 euros aux viticulteurs.
 


Un plongeon dans l'eau bouillante.

Après la récolte, les écorces ne peuvent rester par terre dans la forêt. Elles doivent être immédiatement transportées vers le centre de stockage, pour éviter tout risque de contamination avec le sol. Elles y restent minimum 6 mois, ce qui permet au liège de se stabiliser. Ensuite en passe au bouillage. Les écorces sont plongées dans l'eau bouillante pendant au moins une heure, ce qui permet de nettoyer le liège et de rendre les planches plus souples. L'eau utilisée doit être continuellement filtrée et renouvelée, après 48h. elle doit être entièrement remplacée. Cette eau est alors purifiée dans les propres installations de l'entreprise, avant d'être réinjectée dans le circuit. Les planches sont ensuite découpées à la forme et à la taille des bouchons, qui sont lavés, séchés et marqués. Tout au long du processus de fabrication, de nombreux contrôles sont menés. Le liège est un matériau naturel, renouvelable, biodégradable et entièrement réutilisable. Ce qui n'a pas été utilisé lors de la fabrication des bouchons est récupéré et transformé en granulés, servant à la production de panneaux d'isolation de mobilier etc. Ces déchets sont également employés dans l'exploitation en se servant de la chaleur dégagée par la combustion de granulés pour chauffer l'eau dans laquelle sont plongées les écorces de liège. Le Portugal est le 1er producteur de liège au monde et possède aussi la plus grande superficie de chênes-liège.

Le bouchon Idéal...

Suite aux multiples études à travers le monde, il en ressort que le liège naturel offre des garanties uniques pour la conservation du vin. Le vin étant une matière vivante et comme toute matière vivante, l'oxygène joue un rôle essentiel dans son développement. Il est donc primordial que le vin reçoive une certaine quantité d'oxygène, mais cet apport doit être bien filtré, pas trop ni trop peu. C'est justement ici que le bouchon en liège a tout son importance. Lui seul, de par sa porosité le liège fait office de régulateur et permet grâce aux infimes quantités d'air un échange limité d'oxygène entre vin et l'extérieur, ce qui est idéal pour mûrir les vins de garde et assouplir ses tannins très rudes au départ, de même que pour les vins qui peuvent encore évoluer.
Par contre, si le bouchon en liège a des grandes qualités il a aussi des défauts. Un de ces défauts, bien connu, est son "goût de bouchon". C'est quoi au juste ? Le goût de bouchon que présente parfois le vin, peut provenir d'un défaut de qualité du bouchon en liège lui même. Mais aussi d'une contamination survenant durant le processus de vinification, d'élevage ou de mise en bouteille du vin. Il est donc tout à fait possible qu'une bouteille avec bouchon synthétique ou capsule à vis présente un goût de bouchon.



Lundi 29 Mars 2010
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