Quincy - Vin blanc sec du Centre – Loire

Le vignoble de Quincy s'étend sur les communes de Quincy et de Brinay, essentiellement sur la rive gauche du Cher. Une petite partie se trouve sur la rive droite au lieu dit « Vilallin. Plateau qui domine la vallée du Cher.



Histoire

L'origine du nom de Quincy pourrait venir du nom d'un Romain qui avait créé le domaine de Quintius.  On raconte que les Bituriges Cubi, dont le territoire comprenait le village de Quincy, cultivaient déjà la vigne et qu’ils l’apportèrent aux Bituriges Vivisci dans la région de Bordeaux.
Cité dans la bulle du pape Callixte II en 1120, Quincy est sans doute l’un des plus vieux vignobles de la région. Le cépage sauvignon B y fut apporté de l’Abbaye des femmes de Beauvoir par les moines de l’Ordre de Citeaux. Apprécié par le Duc Jean de Berry, Charles VII, l'excellence reconnue de ses vins lui confèrent très tôt le titre de vin noble.  Les vins sont d’abord commercialisés localement dans les villes proches. La proximité des grands cours d’eau que sont le Cher et la Loire permet l’exportation vers les Flandres et l’Angleterre. Après les replantations consécutives au phylloxéra, Quincy est le premier des vignobles du Val de Loire à accéder à l’Appellation d’Origine Contrôlée dès le 6 août 1936. A partir des années 1980, le vignoble renoue avec son dynamisme initial et connaît un développement important. Le décret n° 2011-1166 du 22 septembre 2011, JORF du 24 septembre 2011 prévoit la publication du cahier des charges de l’appellation d’origine contrôlée "QUINCY". Le respect du présent cahier des charges est effectué par un organisme tiers offrant des garanties de compétence, d'impartialité et d'indépendance sous l'autorité de l'INAO sur la base d'un plan d'inspection approuvé.
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Vignoble et Terroir

Situé en Champagne Berrichonne, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Bourges entre Reuilly et Vierzon, le vignoble de Quincy s'expose sur le bord du plateau qui domine la Vallée du Cher. L’aire d’appellation s’étend sur deux communes: Quincy et Brinay, avec une surface de 230 hectares dont l'altitude moyenne est de 120 m. Les vignes occupent un plateau incliné vers l'est, formé par une ancienne terrasse de la rivière. Les graviers et les sables siliceux déposés par le Cher, lors du quaternaire, couvrant le calcaire du Berry sont d'une épaisseur variable  qui peut atteindre 6 mètres maxmum, avec des intervalles d'une couche argileuse les séparant de la roche. Ces sols légers se réchauffent rapidement, ce qui hâte la bonne maturité du raisin (minimum 170 grammes de sucre par litre de moût) . Ils font aussi office d'un bon drainage, ce qui est un avantage précieux dans les années humides et tardives. Le Cher, situé à proximité de la zone géographique, assure un rôle de régulateur thermique qui favorise un démarrage rapide de la végétation au printemps et un fonctionnement régulier de la plante en été. Cette situation permet d’expliquer la meilleure précocité de ce vignoble par rapport aux sites voisins du Cher plus au nord.   
Trois types de sols s’en dégagent : sablo-graveleux sur des formations argileuses, sableux sur des formations à sables rouges, sablo-limoneux sur sables argileux ou sur des argiles plus ou moins sableuses. Quincy est sous influence d’un climat océanique altéré, avec une répartition régulière de précipitations saisonnières, le climat est relativement sec (<700 mm/an) et chaud en été. 
Quincy est le berceau historique du sauvignon, le seul cépage qui règne sur le vignoble. C'est ici que le sauvignon trouve ses plus belles expressions d'arômes typiques, dévoilant un vin différent des autres vignobles de la région compte tenu de la nature particulière de ses sols et de son climat.  Le cépage  principal est le sauvignon blanc B, le cépage accessoire le sauvignon gris G, dont la proportion doit être inférieure ou égale à 10 % de l'encépagement.
La densité minimale à la plantation doit être de 5500 pieds à l'hectare, dont le palissage du feuillage sur le fil de pliage est obligatoire. Les vignes sont conduites soit en Guyot simple ou double, soit en cordon de Royat. Les vendanges peuvent se faire manuellement ou avec une machine à vendanger. Les vignes âgées de moins de trois ans n'ont pas droit à l'AOC.

Le Vin

Le caractère des vins s'épanouit plus rapidement lorsqu'ils proviennent de terrains calcaires. Les marnes et les formations argilo-siliceux produisent des vins plus longs à s'affirmer et qui ont un meilleur potentiel de conservation de 3 à 8 ans, voire même 10 ans. C'est un vin sec, nerveux et vigoureux, légèrement fumé. Il évolue avec bonheur, en prenant de l'étoffe et en concentrant un beau bouquet (odeurs d'infusion thyn/miel, d’agrumes confits, d'amandes) rehaussé d'une élégante note minérale.
La palette d'arômes développés dans les vins issus de sauvignon est particulièrement riche et peut atteindre des sommets de complexité : son fameux goût de "pierre à fusil" mais aussi le fruité (cassis, litchi, orange, pamplemousse), le floral (iris, sureau, rose, acacia, tilleul), le végétal (buis, genêt, rhubarbe, asperge). En dégustation, le Quincy révèle sa fraîcheur avec des agrumes mûrs. Pamplemousse, notes mentholées et poivrées, acacia et fleurs blanches. La morue au four. En bouche il est ample et généreux, frais et fruité, alliant finesse et élégance, avec une belle finale.
Les vins de Quincy accompagnent avec bonheur les crustacés et les fruits de mer, les poissons grillés ou préparés avec des sauces blanches, les viandes blanches  et les plats asiatiques, les fromages de chèvre (Chavignol, Pouligny-St-Pierre). Ainsi qu'en apéritif avec de la galette aux pommes de terre du Berry,
Aire de production : dans le Berry, département du Cher, le long des rives du Cher sur les communes de Quincy et Brinay,
Type de vin : vin blanc sec.
Appellation communale: Quincy
Catégorie : AOC - AOP. Peut-être suivi des mots " Val de Loire".
Titre alcoométrique: minimum 10,5°- maximum 13°
(Un trop fort degré d'alcool masque le bouquet du cépage)
Potentiel de garde :  3 à 8 ans.
Température de service : vins blancs 8 °C
Mets et vins : Fruits de mer - Volailles - Viandes blanches - Fromages de chèvre.
Rendement de base: 65 hl/ha
Production totale 2012 : 11 971 hl
33 vignerons, 3 producteurs-négociants, 1 cave coopérative.
Répartition des ventes en volume en 2011-2012 : France 88% et Export 12%
Principaux pays à l'exportation : Grande Bretagne, Belgique, États-Unis, Pays Bas.

Syndicat viticole de Quincy
2, rue du Foyer Rural
18120 Quincy
Tel : .02.48.71.36.78
Couriel: svquincy@orange.fr

Le millésime 2011 :

L’été au printemps et l’automne en été, insolite et paradoxal, tel fut le climat pendant la saison viticole 2011. Après une pousse très rapide en avril et mai jusqu’à la floraison, la vigne retrouva un rythme normal pour le développement et la maturation de ses raisins. Le millésime fut sans doute un des plus précoces depuis le fameux 1893.
Malgré ce climat, les vins sont typés. Souples et pleins au palais, ils conservent la fraîcheur caractéristique du Centre-Loire. Leurs arômes sont bien ciselés. Les 2011 ont le potentiel pour se développer et s’épanouir à la faveur des mois d’élevage.
La campagne viticole
Une fin d’hiver douce a provoqué un débourrement précoce, dès la première semaine d’avril. Le printemps très chaud (+2,7°C en avril et en mai) et sec (65% de déficit pluviométrique) a entraîné une accélération de la pousse de la vigne, les stades végétatifs se succédant à une cadence effrénée : 53 jours se sont écoulés entre le débourrement et la floraison contre 65 jours en moyenne. La floraison fut rapide. Elle eut lieu avec 3 semaines d’avance pour se terminer dans les derniers jours de mai.
Le climat s’est alors inversé en devenant plus froid, surtout entre le 14 juillet et le 15 août, et plus humide pour le plus grand bénéfice des raisins qui commençaient à souffrir de cette « arythmie ». La vigne a récupéré ; elle s’est imprégnée de l’eau qui lui faisait défaut pour retrouver son fonctionnement normal. La période de maturation fut plus chaude et ponctuée de pluies orageuses localisées qui accéléraient l’évolution des raisins avec parfois des dégradations sanitaires.
En dehors de la grêle qui a sérieusement touché tout un secteur du vignoble de Quincy le 2 mai, le climat est resté peu menaçant pour la récolte. Les principales maladies de la vigne, mildiou et oïdium, furent bénignes et n’ont nécessité qu’un nombre réduit d’interventions.
La maturation
La précocité de l’année et la bonne santé du feuillage étaient les premiers indicateurs du fort potentiel qualitatif. Malgré la précocité, la maturation fut lente. Il a fallu s’armer de patience, c’est-à-dire non seulement suivre l’évolution de l’équilibre des sucres et des acides qui était facilement atteint, mais aussi déguster les baies pour évaluer la maturité aromatique. Cette attente a été rendue possible par l’état sanitaire qui restait globalement bon, excepté dans environ 10 % des parcelles où le botrytis fit son apparition et fut inquiétant. Là où l’état sanitaire était le plus dégradé, un débourbage plus soigneux en blanc et un tri plus rigoureux en rouge ont permis de purifier la vendange et de maintenir le niveau de qualité.
Finalement, les raisins se sont caractérisés par des taux de sucres importants, sans être excessifs comme en 2009, et des acidités plutôt basses. Grâce aux températures modérées pour la saison et au ciel souvent couvert, la fraîcheur aromatique a été bien préservée.
Les vendanges
Les vendanges se sont étalées sur près d’un mois sous un ciel clément. Les terroirs où le manque d’eau avait été le plus marqué en juin et juillet ont été les premiers mûrs. Les premières grappes ont été coupées dès le 29 août en blanc à Sancerre et pour le pinot gris à Reuilly. Les blancs et les rouges ont été récoltés simultanément. Dans l’ensemble des vignobles du Centre-Loire, la majorité des parcelles a été vendangée entre le 5 et 17 septembre, les dernières étant rentrées le 22 septembre. On ne se souvient pas de vendanges ainsi achevées avant la fin de l’été, même 2003 et 1976 n’avaient pas été pas aussi hâtives.
Les premières impressions du millésime
Les blancs sont tendres, imprégnés d’une forte sucrosité naturelle. Ils ont du volume. Malgré une acidité peu marquée, ils montrent une belle fraîcheur et sont harmonieux. Les arômes, qui ont besoin de quelques mois d’élevage pour s’ouvrir, s’expriment déjà avec intensité et élégance. Ils sont dominés par les nuances de fleurs blanches et de fruits (agrumes, fruits à chair blanche), agrémentées de touches végétales et épicées.
Les rouges, aux teintes vives et de bonne intensité, sont ronds en attaque. Les arômes aux évocations de fruits (griotte) et de fleurs (pivoine) sont expressifs. Ils dévoilent des tanins équilibrés, bien répartis, souvent fermes en finale et qui se fondront au cours du temps avec le gras perçu en milieu de bouche.

Le millésime 2012 : Des vins complets et racés

La campagne viticole
Dans un hiver 2011-2012 sec et relativement doux, la seule période de froid significative a eu lieu au cours de la première quinzaine de février, occasionnant la destruction de quelques bourgeons.
Le débourrement fut précoce, de fin mars à début avril. Le retournement climatique à partir du 10 avril entraîna une longue période de trois mois globalement froids et humides. Quelques bourgeons furent à nouveau gelés en avril. Petit à petit, l’avance du début de saison s’est perdue.
La floraison s’est déroulée avec environ une semaine de retard s’étendant sur trois semaines. La coulure et le millerandage ont sévi de façon irrégulière. Les rouges ont été assez touchés alors que les blancs ont bien résisté. La pression des maladies cryptogamiques, mildiou et oïdium, a été forte mais bien maîtrisée dans l’ensemble.
Une nouvelle inversion de climat s’est produit mi-juillet avec la fin des précipitations. A partir du 10 août, les températures sont redevenues supérieures aux normales. Ces conditions climatiques sont arrivées juste au bon moment pour provoquer l’arrêt de la croissance des rameaux, accélérer et resserrer la véraison. La sécheresse a perduré jusqu’au 20 septembre où on a commencé à constater des blocages de maturation dans les jeunes parcelles sur les sols sensibles. Du 21 au 27 septembre, des pluies importantes (50 à 60 mm) sont arrivées à point nommé pour relancer la maturation.
La maturation
Les conditions de maturation ont été très favorables. La sécheresse a permis la concentration en sucres.
Cette évolution a été stoppée par les pluies des derniers jours de vendanges. Les nuits fraîches ont préservé le charnu et l’acidité (teneurs élevées en acide tartrique et normales en acide malique) tandis que les arômes se sont développés lentement et tout en finesse. L’ensoleillement a été bénéfique pour la couleur et les tanins des rouges, mais également pour les arômes.
Grâce aux peaux épaisses, l’état sanitaire est resté excellent, ce qui a laissé toute la sérénité nécessaire aux vignerons pour attendre que les raisins soient bien mûrs.
Les vendanges
L’étalement de la floraison s’est retrouvé à la maturité. Reuilly a entamé la campagne le 15 septembre par les pinots gris.
Les parcelles les plus précoces de Sancerre étaient récoltées dès le 20 septembre mais c’est le premier octobre que les vendanges ont véritablement débuté sur l’ensemble des vignobles du Centre-Loire.
Le suivi précis des maturations technologique, aromatique et phénolique, parcelle par parcelle, est aujourd’hui bien ancré. Aussi, de nombreux vignerons ont récolté de façon discontinue, en cohérence avec les différences d’évolution des terroirs.
Les premières impressions du millésime
Les vins affichent une plénitude et une concentration remarquables. Les bouches ont de superbes expressions, avec des équilibres différents selon la date de vendange : les premiers raisins récoltés donnent des vins plus incisifs, puis au fur et à mesure de la maturation, le gras se développe et s’amplifie.
Les blancs exhalent de superbes arômes. Bien ciselés, ils sont à la fois délicats et complexes. Les nuances de fleurs blanches et de fruits frais dominent. Elles peuvent être agrémentées de notes épicées ou de subtiles touches végétales. Dotés d’une grande pureté, les blancs ont à la fois de la fraîcheur et du charnu.
Les rouges montrent des robes profondes, rubis plus ou moins nuancées de violet. Avec les extractions douces qu’on pratique aujourd’hui, leurs tanins sont mesurés. Le fruité gourmand des raisins se retrouve dans les vins dont la bouche, en fonction des origines, est dense à séveuse.



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Quincy vin du plaisir -  Ses vignobles Vues aériennes

Samedi 19 Décembre 2015
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